C’était
il y a quelques années. Un beau soir de fin été. Peu à peu les oiseaux d’alentour avaient
finit de se souhaiter une bonne nuit. Un doux silence régnait maintenant sur la
campagne. Il faisait bon. Les
infatigables grillons nocturnes ne s’étaient pas encore mis à chanter. Les
premières étoiles apparaissaient dans le ciel bleu sombre pour y dessiner des
constellations qu’on n’avait encore jamais remarqué. Un
tout petit vent léger parfumait l’air de senteurs sucrées. Çà sentait le miel et
la framboise. Par un soir pareil, personne
n’avait envie de s’enfermer dans une maison. Personne n’avait envie d’aller dormir, de
peur que demain la vie semble moins belle. Moins vivante. C’était il y a
quelques années. Aux temps des grandes vacances.
Du farniente. Un de ces soirs terrestres qui nous fait croire aux douceurs du
paradis. Un de ces soirs magiques qu’on aimerait pouvoir vivre éternellement.
Comme
tous les autres habitants de la région, François Frechard profitait de ces instants
si précieux. Pour tout vous dire, c’était
bien rare qu’il délaisse sa télévision mais cette fois-là même lui avait sentit
que c’était un soir d’été à ne pas rater. Assis sur un vieux banc de pierre
devant sa maison, il contemplait en solitaire les derniers feux du soleil qui
se couchait derrière les collines. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait
assisté à quelque chose d’aussi merveilleux. François Frechard resta encore un
bon moment sur son banc à rêvasser. Et
puis, il allait tout de même se décider
à rentrer chez lui quand son regard se posa sur le grand champ qui faisait face
à sa maison. Là, imperceptiblement une sorte
de fumée est apparut. Une fumée verte s’est dressée au beau milieu de cette
grande prairie d’herbes sauvages. Elle s’est mise à danser, presque certaine de
pas être vu. Pourtant François Frechard l’observait. Il la mangeait du regard. C’était
si inattendu, si surprenant. Il n’avait jamais vu une chose comme çà. Même dans
sa télévision. En dansant cette drôle de fumée prenait de vagues formes
féminines. C’est alors que la fumée verte a augmenté la
dose d’extraordinaire. Dans l’air du soir, elle a tout doucement murmuré :
François...François…. en entendant
son prénom l’homme s’est levé de son banc comme un automate. L’air encore plus ahuri qu’à l’ordinaire,
François a commencé à se diriger vers la prairie. Là où de l’incroyable
l’appelait.
C’était
il y a quelques années. Un beau soir de fin été. Dans la prairie une fumée verte
dansait près d’une petite mare. Parfaitement immobile sur le muret en pierres
du jardin, un chat la regardait. L’observait de ses yeux malins. Un chat noir qui s’appelait Pissenlit. Ce chat n’était pas né de la
dernière pluie. C’était un vieux chat qui avait déjà vécu plusieurs vies. Cette
curieuse fumée verte, le matou savait ce que c’était. Il en avait déjà vu. Et
bien des fois. Il faut le savoir, concernant les phénomènes étranges de notre
monde, les chats sont souvent plus
instruits que les humains. Les chats sont plus observateurs. L’animal à moustaches regardait son maitre se
diriger comme un somnambule dans la direction de la fumée verte. Pissenlit
aurait bien aimé lui expliquer, lui dire que c’était surement dangereux de
s’approcher. Mais il était déjà trop tard, François Frechard était à deux pas
de la petite mare. Ma foi, ce n’était pas tous les soirs qu’on pouvait
rencontrer un esprit follet. Bien des hommes ne vivront jamais d’aventures
aussi fabuleuses. Ces créatures fantasques ne se montrent pas si souvent. Les
Follets n’aiment guère la compagnie des humains. Pour eux les humains
d’aujourd’hui sont trop balourds, trop réel, trop terre à terre. Ils ont du mal
à croire aux créatures surnaturelles.
François n’a même pas ralenti quand il a marché sur un sol marécageux. Une
terre molle où François s’est enfoncé peu à peu alors que la fumée verte
dansait joyeusement autour de lui. Maintenant il était définitivement piégé. Il lui semblait qu’on le tirait par les
pieds, que de petites mains glacées l’attiraient dans les profondeurs. L’air
hébété, il ne se débattait même pas. Alors en moins de cinq minutes cet homme
disparut de la surface de la terre. C’est
ainsi que François Frechard connu son dernier soir d’été. Plus tard, bien plus
tard, son cas fut classé par la gendarmerie dans la catégorie des disparitions
inexpliquée. Contre toute attente François Frechard devint un mystère. Personne au village n’a jamais sut ce qui lui était arrivé sauf un
témoin du nom de Pissenlit mais les gendarmes n’ont pas daigné l’interroger.
C’est
bien dommage car Pissenlit, je peux en témoigner, est un sacré raconteur
d’histoires...
2 commentaires:
Voilà ce que je déplore justement dans notre société moderne actuelle : l'absence de l'émerveillement chez nombre d'humains ...
"Trop réel , trop terre à terre, ils ont du mal à croire aux créatures surnaturelles" comme vous le dépeignez parfaitement...
Le romantisme aussi n'a plus le droit d'exister ...
En grandissant , la plupart perd cette once de Magie propre à l'enfant , ne sachant plus rêver , conduisant à un vrai dés~enchantement ...
~Amitiés Féeriques~
Ce que vous dites est -hélas- très juste toutefois j'aime à croire que l'humanité retrouvera le chemin de l'émerveillement et les dryades sont là pour les y aider...
Amitiés Féeriques itou
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