mardi 23 septembre 2008

Comment cuisiner une Vouivre ?

Gallantine de vouivre à la franc-comtoise

Important: la vouivre doit être conservée vivante jusqu'au dernier moment. Avant de la dépouiller, l'assommer en lui frappant violemment la tête sur une pierre qui vire.
Désosser une jeune vouivre. La farcir avec un salmigondis de lutins du Jura à la crème additionné d'un salpicon de filets de sirènes du Doubs et d'herbes d'égarements. Rouler la vouivre sur elle-même en la montant en dôme et en la ficelant de façon à la maintenir dans cette forme (ailes repliées). La cuire dans du fumet d'ondines au vin blanc bien aromatisé.
Egoutter la vouivre. La faire refroidir. La napper avec une sauce chaud-froid que l'on aura préparé avec le fonds de cuisson de la vouivre.
Décorée la vouivre avec des yeux de foultots et de iouttons. La lustrer avec de la gelée de dame verte.
Dresser la vouivre sur un socle de bois de sapin vert.
Tirée du "Mémorandum du Chasseur gourmand de Dragons " de Georges Murie-Magnin (1749)

dimanche 7 septembre 2008

Tous les lutins n'ont pas le goût de pain d'épices...


" Jadis, un lutin d'argent venait m'endormir en grimaçant dans les colchiques sombres de la triste tapisserie de ma chambre d'enfant; celle où mourut mon arrière-grand-mère à l'âge de 100 ans et 7 jours. Sa face de lune crachait son rire vipère et m'enguirlandait de frissons bègues.
Maraudeur de mes rêves charlatans
Son père fut un démon cornu sentant la vieille église
Sa mère, un ange frileux de Noël à la bouche rouge-sang
Chaque nuit de mes sept ans, il louchait dans le noir, me collant comme une ombre
Un jour, je grandis, on arracha la tapisserie et le lutin blanc fut exilé. Je l'entendais juste, certains soirs, pleurer dans les saules bordant la rivière au loin.
Ce matin, (40 ans plus tard) je l'ai retrouvé, mon lutin. Mort, écrasé sur la route. Il souriait, deux fleurs de colchiques à la main..."
Journal du fada du Gotty