samedi 30 juin 2012

Les Hades bâtisseuses



Au cœur de la Haute-Chalosse, se dresse sur une petite colline la tour de Poyaller. Dans ce hameau de Saint-Aubin, on affirme que ce vestige fut construit en une seule nuit par les Hades.


 Ces blanches fées habitaient jadis dans des souterrains sous la colline. Elles ne se montraient pas toujours d'un caractère facile et il n'était pas forcément agréable d'être leurs voisins. En hiver, les Hades allaient se réchauffer dans la ferme d'Ipi. Quand elles arrivaient les habitants devaient leur céder la place devant le feu et se réfugier dans leurs chambres.



Ces bâtisseuses merveilleuses ont également à leur actif la construction du moulin de Pouyaller.

lundi 25 juin 2012

Mystérieux Village de Fées


Depuis l'été 2009, de charmantes maisons de Fées apparaissent mystérieusement dans un bois près de Brampton ( Comté de Cumbria en Angleterre). Jusqu'à ce jour personne ne sait comment elles arrivent là.


La localisation précise de cet endroit enchanteur est tenue secrète afin de ne pas engendrer un flot de touristes. Toutefois bien des gens viennent à Brampton dans l'espoir  de découvrir ces merveilles. Les promeneurs déposent souvent des fleurs, des fruits ou même des messages au seuil de ces minuscules demeures.




Ces étonnantes maisonnettes disparaissent en septembre pour resurgir à l'été suivant...

dimanche 10 juin 2012

Petite Sirène

Illustration Yelena Bryksenkova

 
Andersen  est un conteur  que j'aime relire. Sa Petite Sirène a inspiré tant d'autres artistes que s'en est prodigieux.

Cette version  de  Karel Kachyňa intitulée  " Malà Morska vila " (Tchécoslovaquie, 1976) est une somptueuse curiosité féerique. Bien loin du film de Disney !



dimanche 3 juin 2012

La danse des Fées

illustration Y. CLEMENT (Le livre secret des Vouivres)

C’est toujours la même histoire, les gens d’aujourd’hui croient que les fées n’existent plus. Ils pensent qu’on ne peut plus en rencontrer. Que le moule du merveilleux se trouve définitivement brisé. Que ces créatures fabuleuses appartiennent au temps passé comme les dinosaures et Vercingétorix. Ils se disent que croire aux fées de nos jours c’est comme se prendre pour Napoléon ou être persuader qu’Elvis Presley est toujours vivant. Croire aux fées c’est être fada. Point final. Oui, ils pensent cela. Jusqu’au jour… oui, jusqu’au fameux jour…jusqu’au jour impossible.
Ce fut le cas de Michel. Michel Molle. Un éleveur d’escargots qui habitait à Bavilliers. Pour lui – même s’il le regrettait -, les fées séchaient depuis longtemps entre les pages poussiéreuses des vieux contes de Perrault. Et rien, jamais,  ne pourrait les délivrer. Elles y séchaient pour l’éternité.
Depuis toujours, Michel éprouvait un vrai plaisir à se balader dans les bois. Quand il partait en forêt Michel Molle n’allait pas chasser, ni ramasser des champignons, ni couper du bois, ni faire un jogging  non, il allait rêver. Enfin, il essayait. Rêver tout éveillé comme au temps de l’enfance. Comme lorsqu’il restait des heures, derrière la fenêtre de sa chambre,  à regarder tomber la pluie. Fasciné par la danse des gouttes qui glissaient sur la vitre. Hélas,  en ces temps matérialistes rêver n’était plus très à la mode. Rêver était obsolète. Ce n’était pas une activité rentable.  Pourtant Michel continuait d’essayer. Il s’entêtait. Et la forêt lui semblait le lieu idéal pour muscler son onirisme.  Il voulait se perdre dans les bois mais il n’y arrivait jamais vraiment. Tout juste s’il parvenait  parfois à connaitre de petits moments d’égarement. On ne pouvait nier que les forêts avaient méchament rétrécis. Dans son enfance, elles lui semblaient sans fin. Aujourd’hui, elles lui paraissaient limitées.  Et ce n’était pas seulement parce que Michel Molle avait grandit. Les faits sont les faits : coincées entre une autoroute et  une ligne TGV, les forêts franc-comtoises s’étaient bigrement ratatinées. Aujourd’hui les sangliers et les chevreuils comprenaient la mélancolie des poissons rouges dans leur bocal. Aujourd’hui,  on allait plus vite à Paris mais pour rêver ça devenait beaucoup plus long pour y arriver. Fallait s’accrocher. Tourner en rond pour rendre la forêt plus grande.
Quand il allait dans les bois, Michel Molle remarquait parfois de curieux cercles sombres dessinés dans la mousse. Sans savoir pourquoi, il lui  venait souvent l’envie de s’assoir au milieu. Mais il avait toujours résisté à cette tentation car il savait que ce curieux phénomène s’appelait un rond de Fées. D’après la légende nul humain ne pouvait le franchir sans risquer d’y perdre l’esprit.
Un jour d’hiver 2012,  Michel Molle errait au petit bonheur dans la forêt.  C’était un hiver curieux, sans neige. Un hiver qui ce jour-là ressemblait presque au printemps. Le soleil brillait et dans l’air flottait des parfums précoces de renouveau. Michel approchait d’une petite clairière quand il lui sembla apercevoir des lueurs étranges. Des scintillements comme le ferait la lumière solaire se reflétant sur le miroir d’une eau dormante. Il s’arrêta et s’accroupit au pied d’un grand hêtre pour contempler ce spectacle. Alors Michel Molle eut envie de voir des fées. De les fantasmer. Les yeux plissés la magie opéra peu à peu. Enfin, il parvint à rêver tout éveillé.
A quelques pas de lui,  elles dansent  une ronde. On dirait un vieux film muet d’autrefois. Elles dansent en 16 images par seconde. Elles dansent dans la lumière poussiéreuse d’un grand rayon de soleil. Elles dansent sans faire le moindre de bruit. Comme si on avait coupé le son de leurs rires. Six ou sept fées dont la joie silencieuse ressemble à de la neige qui tombe.
Il les regarde, il les mange des yeux. Sachant qu’il pourrait les regarder danser jusqu’à la fin de ses jours. Sans jamais se lasser. Elles dansent et le temps n’existe plus. Il n’y a plus de passé, de présent de futur, il n’y a que les fées. Des fées sans ailes qui pourtant semblent voler. Une ronde magique qui lui fait tourner la tête.
 Jamais encore, l’éleveur d’escargot n’avait éprouvé un tel bonheur. Michel se sentait enchanté.
Mais le rêve éveillé se montre de nature fragile. Il a suffit d’un nuage, d’un seul nuage pour effacer ce mirage féerique. En un clin d’œil, la lumière du soleil a disparut. Un rien dépité, Michel se releva, puis s’approcha de la clairière redevenu banale. Là, il fit une découverte fort déconcertante.
A l’endroit  même où ses fées imaginaires avaient dansé, un cercle parfait s’imprimait dans la mousse. Un rond de fées ! Ainsi, ce jour-là, Michel fut à jamais convaincu que rêver pouvait parfois laisser des traces. Les empreintes d’un bonheur inoubliable…