dimanche 28 mars 2010

les Fées-Renardes

L'ombre des Kitsune les trahit car elle révèle la forme du renard.


Les plus célèbres Fées-Renardes vivent au Japon: les Kitsune. Séductrices irrésistibles, elles sont aussi attirantes pour l’homme que peut l’être le miel sauvage pour l’ours affamé. Elles se rencontrent en particulier au moment du crépuscule. Le visage étroit aux pommettes saillantes, ces femmes fatales peinent à cacher leurs queues de renard quand elle se montrent sous leur forme humaine.

Curieuses créatures, elles ont la réputation de se voir doter d'une queue supplémentaire tous les cent ans. Quand leur pousse la neuvième , leur pelage de renard devient blanc ou or.
On peut noter que les Kitsune gardent un grande haine pour les chiens, perturbées par leur présence, elles peuvent, malgré elles, retrouver subitement leur forme de renarde et s'enfuir.

Elles usent parfois de pouvoir surnaturels, tel le Kitsune-Bi (feu du renard). Manifestation magique qui ressemble à des lucioles ou de grandes boules de feu. Elles se glissent aisément dans les rêves des humains et peuvent prendre l'apparence d'une jeune mariée sans même que sa mère ne voit la supercherie.
Dans la province de Totomi, chaque 14 janvier, on organise une procession avec des renards en pailles que l'on va brûler et enterrer hors de la ville en rituel de protection.
Les Kitsunes japonaises ont pour cousines, les Huli jing chinoises et les Kumiho de Corée, ces dernières étant les plus maléfiques de la famille. Cruelles, elles se nourrissent en mangeant le coeur ou le foie des hommes qu'elles séduisent.



Fées-Renardes de Corée


L'Asie n'est pas le seul continent où pullulent les Renardes fabuleuses, l'Europe en connaît aussi quelques spécimens.


Fée-Renarde de Suède

Dans le nord de la Suède, une petite virée en forêt peut vous conduire à rencontrer une Skogsra. Ces femmes d'une incroyable beauté possède quelques particularités des plus stupéfiantes. Non contentes de posséder une magnifique queue de renard, elles ont le dos recouvert d'écorces ou entièrement creux comme un vieux tronc d'arbre! Elles séduisent tous les hommes qu'elles approchent. Une fois qu'ils ont fait l'amour avec une Fée-Renarde, les hommes (mariés ou célibataires) tombent sous leur emprise et doivent retourner en forêt dés leur appel. Jusqu'au 18e siècle avoir une relation charnelle avec une Skogsra pouvait conduire à des poursuites judiciaires et même à la peine de mort !

Pour se prémunir contre les avances de cette femme sauvage, certains conteurs préconisent de porter sa veste à l'envers et de rester très poli avec elle. Une cure de mézéréon et de valériane serait aussi du meilleur effet. C'est toujours bon à savoir...

samedi 27 mars 2010

Curupira

Curupira par Manoel Santiago (1926)


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Le Curupira est l'un des êtres les plus curieux des forêts du Brésil. Les folkloristes le décrivent majoritairement sous l'apparence d'un jeune garçon aux flamboyants cheveux roux, aux dents vertes et avec les pieds retournés ( talons vers l'avant).


Protecteur de la flore et de la faune, il passe une bonne partie de son temps à savourer des fruits à l'ombre des manguiers. Si le plus souvent cet elfe amazonien tolère ceux qui chasse pour se nourrir, il s'enflamme contre ceux qui le font uniquement par "plaisir". Pour défendre les habitants de la forêt, le Curupira a plus d'un tour dans son sac. Il imite parfaitement les voix humaines , ou les cris d'animaux, pour attirer ses futurs victimes et les perdre dans les bois. Les bûcherons et chasseurs égarés marchent en rond, incapables de retrouver leur chemin. Pour s'en sortir et ne pas devenir fous, il n'existe qu'une seule solution: fabriquer une espèce de pelote avec des lianes. Il faut habilement la tisser en cachant la pointe puis s'écrier" je parie que tu ne trouveras pas le bout !". Curieux et joueur, le Curupira relève le défi et se met à dévider l'écheveau, juste le temps que l'enchantement se rompe et que l'on puisse trouver le chemin du retour.

Avant de pénétrer dans le domaine du Curupira, pour chasser, la coutume des indiens Tupi-Guarani est de lui offrir de petits présents (flèches, plumes, nourriture) afin de se le rendre propice. De nos jours, les chasseurs et récolteurs de caoutchouc ont adapté cette tradition en déposant du rhum et du tabac à l'entrée de la forêt. Chacun sait qu'il ne sert à rien de s'attaquer à un Curupira car personne ne peut l'atteindre. Il court si vite que l'oeil humain n'arrive pas à le suivre !
Les goûts du Curupira sont bien connus. Ainsi, il est de notoriété public qu'il déteste l'ail et le poivre. D'aucuns affirment qu'il a peur des croix, aussi il change d'itinéraire en en voyant une. On lui reconnaît un fort penchant pour certaines boissons alcoolisées comme le Pinga et la Cachaça ( à base de canne à sucre).


On raconte aussi que ces êtres sauvages attirent et emmènent vivre avec eux de très jeunes enfants à qui ils enseignent de nombreux secrets de la vie dans les bois. Ces rares élus retournent chez leurs parents à l'âge de sept ans mais restent à jamais marqués par ce séjour enchanteur auprès d'un Curupira.
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A Rio de Janero, le Curupira, s'adaptant parfaitement au monde contemporain, est devenu la mascotte de la lutte contre la criminalité environnementale et le trafic d'animaux sauvages.



vendredi 19 mars 2010

Pub Fée

Les Fées se glissent parfois dans les publicités. Ici une pub venant des Philippines ! où la fée est très scrupuleuse en exhaussant les voeux.



Moi, ça me fée rire...

dimanche 14 mars 2010

Patupaiarehe

Dans la tradition maori, les Patupaiarehe sont un peuple féerique de Nouvelle-Zélande. D'allure elfique, les hommes et les femmes de cette race fabuleuse ont la peau claire légèrement bleutée, leurs cheveux sont d'un blond mat ou rougeâtre et la couleur de leurs yeux varie du bleu clair au noir. Ils portent le plus souvent des vêtements de lin, teintés de rouge. appelés pakerangi, ainsi que la pora, sorte de tapis rugueux.


Ils vivent dans les profondeurs des forêts ou sur les sommets des collines brumeuses. Leurs maisons sont construites avec du kareo, une vigne. Chasseurs et cueilleurs, les Patupaiarehe sont aussi d'habiles pêcheurs et leurs pirogues sont faites de korari (tiges de lin). La tradition rapporte que c'est à eux que les Maoris doivent l'usage du filet pour la pêche.


Peuple de la Nuit, ils craignent la lumière du jour. On ne les rencontre qu'à partir du crépuscule ou lorsque le brouillard est assez épais pour les protéger.
Doués de pouvoirs surnaturels, les Patupaiarehe sont de fabuleux joueurs de putorino (flûtes). Certains n'hésitent pas à jouer une musique magique pour attirer les belles femmes et les ramener dans leur village.

Bien que de nature plutôt pacifique, il leur arrive de visiter la nuit les villages. Pour s'en préserver, les Maoris savent qu'il est nécessaire de construire leur maison avec la porte vers le nord. Pour la même raison, le logement doit être enduit de kokowai, un mélange d'oxyde de fer et d'huile de requin dont l'odeur est immonde pour l'odorat du peuple-fée.

Le Toka Maoris-toka, un long récif noir, est réputé pour avoir été construit en une seule nuit par les Patupaiarehe. Ils voulaient faire un pont jusqu'au port d'Auckland, hélas leurs travaux furent interrompus par la venue de l'aube.



les flûtes des Patupaiarehe

vendredi 12 mars 2010

Tatzelwurm



Cette affreuse créature se rencontre dans les Alpes suisses et autrichiennes, particulièrement dans la région de l' Aar. Ce "ver à pattes" ressemble à un lézard géant avec une tête de chat ! Blanc ou noir, parfois tacheté d'orange, le Tatzelwurm ne possèque qu'une paire de pattes ( les antérieures) à trois orteils et affiche un sourire aux dents énormes. Devant une telle apparition bien des témoins ont subi une crise cardiaque fatale.

De nature très agressive, cet animal fabuleux attaque le bétail pour se nourrir. Il a comme caractéristique notable de pouvoir expulser des fumées assez toxiques pour tuer un homme. On peut donc le classer comme une sous-espèce de Dragon.

Le Tatzelwurm se cache dans les grottes et galeries qu'il creuse lui-même dans la roche des montagnes.

Suivant les régions, il porte aussi le nom de Stollenwurm ou Bergstutzen et Springwurm.

En 1934, le Berliner Illustrierte Zeintung, magazine allemand, a fait sensation en publiant la photographie d'un Tatzelwurm rencontré dans les environs de la ville de Meiringen.

Toujours très populaire, l'animal légendaire se déguste aujourd'hui sous forme de friandises variées et de gâteau dans les salons de thé de Meiringen.



mercredi 10 mars 2010

Kappa

Au Japon, le Kappa dit " fils du fleuve" s'avère particulièrement nuisible aux nageurs et aussi aux chevaux qu'il entraîne au fond des eaux. Très farceur, il est surtout réputé pour lorgner sous les jupes des femmes et lâcher à son bon plaisir des pets abracadabrantesques !

Pour s'en prémunir, on recommande de lui faire des offrandes de concombre que l'on jette dans sa rivière.

De la taille d'un enfant de six ans, ce génie des eaux a une carapace sur le dos, des mains et des pieds palmés, une bouche en forme de bec et une curieuse dépression remplie d'eau au sommet du crâne. Cette dernière particularité est la clef de ses pouvoirs. (A noter qu'il fut sans doute l'inspirateur des affreuses " tortues ninjas", ce qui n'est pas le moindre de ses défaut !)

Les Kappas craignent les métaux et particulièrement le contact du fer. Néanmoins si vous coupez la main à l'un d'eux, il viendra la réclamer le lendemain et parviendra à la ressouder sur son bras grâce à onguent magique.

Les Kappas sont devenus aujourd'hui des écologistes faramineux et parfois l'on peut voir sur les bords de rivières japonaises des panneaux avec Kappa incitant à respecter l'environnement.


Belle reconversion pour un "monstre mangeur d'enfants" !

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mardi 9 mars 2010

Chupacabra






Certes, le Chupacabra n'inspire pas une grande sympathie mais cet animal fantastique est un cas fort singulier dans le Grand Bestiaire Mondial. Figure emblématique des légendes urbaines du Chili, sa phénoménale notoriété est relativement récente. On date ses premières apparitions dans les années 1950 avec une nette accélération à partir de 1990. Si les rumeurs originelles semblent partir de Porto Rico, la légende du Chupacabra a vite traversé les frontières pour se répandre dans d’autres pays d’Amérique latine et dans le Sud des Etats-Unis. Le plus souvent décrit comme un lézard à fourrure pouvant se tenir debout comme un kangourou, il terrorise par ses yeux rouges ayant la capacité d’hypnotiser ses proies. Certains témoins affirment aussi qu’il possède des ailes.


Son nom signifie « suceur de chèvre ». De fait, cette « gargouille-vampire » est surtout connu pour son habitude de boire le sang du petit bétail. On lui attribut des milliers de victimes : chèvres, moutons, poules et chiens. Son origine fait abondamment gloser les chryptozoologues de tout poils : pour les uns, le Chupacabra existerait depuis fort longtemps mais serait seulement apparut à l’homme depuis le terrible défrichement des forêts tropicales ; pour d’autres, issu de mutation génétiques, il se serait échapper d’un laboratoire d’une base militaire américaine.


Au Mexique il s’est parfaitement installé dans la culture populaire, on peut voir, par exemple, son effigie promouvoir un restaurant de tacos, ou bien on le trouve sur les marchés, vendu sous forme de peluche. Il est aussi courant qu'enfants et adultes se déguisent en Chupacabras !




Peinture murale de Ricardo Gonzalez

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lundi 8 mars 2010

Jackalope



gravure d'Albrecht Dürer

"Sans juger nous jugeons, estant notre raison

Là-haut dedans la teste, où selon la saison

Qui règne en nostre humeur, les brouillars nous embrouillent

Et de lièvres cornus le cerveau nous barbouille. "*

Mathurin Régnier (1573-1613)



Dans le Bestiaire fantastique mondial, le Jackalope (Lepus temperamentalus) est un de mes faramineux préférés. Appelés aussi antelabbit, Bunny cornée ou stagbunny, ces "lièvres cornus" tiennent une belle place dans le folklore américain.

A dire vrai, on ne sait pas grand chose sur le Jackalope. Il serait cependant très agressif, se servant de ses bois ou de ses cornes pour attaquer les humains et on l'appelle de ce fait " lapin guerrier". Une de ses caractéristique les plus étonnantes est sa faculté d'imiter la voix humaine. Jadis, dans le vieil Ouest américain, lorsque les cow-boys se rassemblaient autour de leurs feux de camp et chantaient la nuit; les Jackalopes venaient souvent chanter en arrière, imitant la voix des hommes.


On raconte que le meilleur moyen pour capturer ces drôles de lièvres est de les attirer avec du whisky. Ils affectionnent tout particulièrement cette boisson forte.



Douglas dans le Wyoming est la capitale jackalopesque. Chaque année, la première semaine de juin, la ville organise le Jackalope Day. Une statue géante ( très kitsch touristique !) de l'animal fabuleux se dresse dans le centre de Douglas. La chambre de commerce délivre à cette occasion des permis de chasse aux Jackalopes ( valables uniquement le 31 juin !) la réglementation stipule que la chasse ne peut se faire qu'entre minuit et deux heurs du matin par un chasseur ayant un QI inférieur à 72... Une rumeur affirme que sa viande a un goût semblable à celui du homard.


Les spécialistes de ce Dahu américain lui reconnaissent quelques cousins: en Allemagne le Wolperdinger, en Suède le Skvader.







statue du Jackalope à Douglas