vendredi 30 décembre 2011

l'An Neuf va éclore...

The Fairy Tale Evoked Photos from the 1900s to the 1920s

Joyeuses  Fées  2012  !

lundi 26 décembre 2011

Snegourotchka, fée de neige

J'adore ce conte russe fort célèbre de Alexandre Nikolaïevitch Ostrovski. Il s'inspire de la légende traditionnelle pour rendre cette jeune fille de neige inoubliable. Cette version de 2006 possède le charme merveilleux des films d'animation slaves. Un véritable petit bijou en V O.



 C

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dimanche 18 décembre 2011

Le Père Noël s'est perdu !


Si le Père Noël pouvait toujours ressembler au portrait qu'en fit Arthur Rackham, alors croire en lui serait un délice...mais hélas  le bougre s'est vendu depuis trop longtemps aux forces mercantiles et s'est désenchanté.

Seules les Fées peuvent sauver le merveilleux  !


mardi 13 décembre 2011

Lucie, une fée déguisée en sainte !


Aujourd'hui, 13 décembre, on fête Lucie. En Suède, cette curieuse Dame lumineuse adore servir le petit déjeuner le matin de sa fête. Vachement sympa. Elle a l'habitude de porter sur la tête une couronne qui ressemble à gros gâteau d'anniversaire !

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Un peu partout, en son honneur,  des jeunes filles se déguisent en sainte Lucie. Alors petit concours de couronnes. A vous d'élire Miss Sainte Lucie !

première candidate très classique

notons pour la no 2 l'étonnant équilibre de la couronne !

la no 3 cherche un style plus moderne


une Lucie  no 4 très noëlique 


no 5 la doyenne (très classe) de nos candidates


et enfin la sixième Lucie ( ma préférée !)

A VOUS DE CHOISIR !

mardi 6 décembre 2011

MOOSMANN, le Lutin vert de Noël


La période de Noël recèle d'innombrables personnages fantastiques. Dans cette cohorte merveilleuse, il en existe un  fort peu connu hors de son territoire qui se nomme le Moosmann ( ou Moosmaa).
Figure emblèmatique du Vogtland ( une région à l'est de l'Allemagne) il en est aussi le symbôle de Noël. D'une taille de trois pieds de haut, ce curieux Lutin,  vêtu d'un habit fait de mousses et de pommes de pins, vit depuis l'aube du monde dans les profondeurs des forêts.
Sujet de nombreuses légendes, ce gardien de la forêt donne parfois aux pauvres gens qu'il rencontre de simples feuilles d'arbres qui se changent en or.

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Ses représentations en bois et cartons sont typiques de cette région. On le représente toujours tenant à la main une bougie, lumière de Noël. Le Moosmann apparait également lors des défilés et parades hivernales.

Témoins de sa grande popularité, chaque année plusieurs villes du Vogtland organisent des concours pour élire le plus beau costume de Moosmann.

Ce jeune garçon qui resemble à un sapin de Noël est arrivé en seconde place lors du concours de Plauen, en 2009.


Pour l'anecdote, le Mossmann serait aussi l'inventeur d'une fameuse eau de vie ! Un schnaps lutinesque !



dimanche 4 décembre 2011

Le Saint Enchanteur


Nicolas est un saint luxurieux, bigarré, épicé. Avec sa mitre qu'on dirait faite en sucre et sa crosse dorée comme une brioche, il a tout de l'évêque enchanteur; à faire rougir d'envie son avatar, sa fade copie le père Noël !
Saint Nicolas est un magicien, un faiseur de miracles. Chacun connait peu ou prou, la fameuse légende, où trois enfants transformés en petit salé par un horrible boucher furent magiquement ressuscités ( sept ans plus tard, d'après certaines rumeurs ?!) par ce saint merveilleux. Du coup, il devient le "patron des enfants". Une autre légende raconte qu'un de ses bons amis avait trois filles à marier. Ruiné, il ne pouvait leur fournir une dote. Les demoiselles se voyaient déjà réduites à se prostituer lorsque Super Nicolas arriva in extremis pour leur offrir à chacune une bourse pleine d'or. De là naquit sa réputation de donateur de cadeaux. Il ne manquait plus grand grand-chose pour complèter sa panoplie de prince de Noël ! On lui ajouta un âne pour porter les cadeaux et un comparse, affreux et pittoresque. En Franche-Comté, Nicolas est inséparable du Père Fouettard ( ce dernier serait tout bonnement, selon une rumeur tenace, l'affreux boucher reconverti en croque-mitaine.)
Le 6 décembre à la tombée de la nuit, ils vont en bons compères, faire la tournée des maisons. Nicolas apporte aux enfants sages des friandises: papillotes colorées, mandarines, jeanbonhommes et de grands pains d'épices à son effigie. Fouettard, luin se charge des gamins désobéissants et distribue triques, martinets et boulets de charbons !


La Saint-Nicolas reste mon souvenir d'enfance le plus teinté de frayeur et de merveilles; à six ans quand le Père Fouettard, en chair et os frappe, à votre porte croyez-moi vous ne faites pas le malin... heureusement il y avait les papillotes ! un truc proustien...


mardi 15 novembre 2011

Hubert-Félix Thiéfaine chante la Vouivre







L'artiste jurassien   nous offre une belle chanson vouivresque, inspirée, dit-il par les livres de Marcel Aymé.

dimanche 30 octobre 2011

Le crime de Peut-Broussu


Ce matin-là, dans les alentours du village de Malange, un Feloutot, lutin filou, baguenaudait dans une friche. L’endroit semblait si abandonné que la petite créature ne s’inquiétait même pas de rester invisible. Avec l’habileté d’une pince à épiler, ses doigts maigres maraudaient des tiques sur les buissons de genêt. Un rictus sadique aux lèvres, il glissait, une à une, les affreuses bestioles dans une minuscule bourse de cuir. Le Feloutot savait déjà à qui il allait les offrir.
En se frayant un sentier à travers les ronces, le lutin gardait un œil sur le ciel où des nuages sombres essayaient de se grouper comme un troupeau de moutons noirs. Le Feloutot - qui aimait plus que tout le bruit et le vacarme - caressait l’espoir d’une belle nuit d’orage. De grosses mouches bleues voletaient près de ses oreilles poilues avec un bruit d’hydravion. D’un geste rapide, le lutin en attrapa une et la goba aussitôt. Ses yeux se plissèrent de plaisir car elle avait un petit goût de crotte.
Il s’appelait Peut-Broussu .Un vilain nom qui lui allait comme un bonnet d’âne sur la tête d’un cancre. On aurait perdu son temps à chercher un lutin plus vilain à des kilomètres à la ronde. Le pire du pire, c’était lui ! Si les Fouletots, lutins des écuries, élisent toujours un cheval qu’ils vont choyer plus que les autres ; les Feloutots, comme en négatif de leurs cousins, se choisissent, eux, un souffre-douleur préféré. Celui de Peut-Broussu se nommait Régis Rémond. Un grand type un peu falot qui travaillait à EDF. « Preuve qu’ils n’embauchent pas que des lumières », plaisantait-il lui-même sans qu’on ne lui demande rien. Aussi paradoxale que cela puisse être, Peut-Broussu l’aimait bien. Enfin à sa façon. Même s’il lui rendait le plus souvent la vie impossible, il éprouvait pour lui une sorte d’affection. Nul doute que Régis Rémond s’en serait bien passé. A sa naissance, les fées n’étaient pas venues se pencher au-dessus de son berceau, non juste cet affreux Feloutot. Ce fut comme une espèce de coup de foudre : un bébé avec d’aussi grandes oreilles ne pouvait que lui plaire. (Ce n’était pas par hasard si bien des gens surnommaient Régis, le « Prince Charles ».) Quarante-deux ans que le Feloutot veillait sur lui comme un « diable gardien ».
Ce qu’il y avait de bien avec les humains d’aujourd’hui, c’est qu’aucun d’eux n’irait jamais s’imaginer que toutes leurs petites misères journalières puissent être causées par la malice d’un lutin. Régis Rémond pas plus qu’un autre aussi durant toutes ces années l’employé d’EDF avait supporté son extraordinaire malchance avec un flegme quasi britannique. Le Feloutot usa et abusa de son souffre-douleur, il en fit le jouet de toutes ses facéties. Hissant le turlupinage au rang d’art majeur, Peut-Broussu fit de Règis Rémond le champion de Franche-Comté du stylo qui fuie, du vélo qui crève, de la soupe trop salée, du feu de poubelles, des doigts coincés dans une porte qui claque, des clefs qui se perdent, des lacets qui cassent, des chaussettes solitaires, des souris crevées sous le plancher, des boutons sur le nez, des punaises sur une chaise, des puces dans la moquette, des limaces dans ses chaussures…
La demeure de Régis Rémond n’était pas le musée des horreurs mais la maison hantée de farces et attrapes. Un vrai paradis de lutin !
Seulement voilà, parfois, il suffit d’un presque rien pour dérégler cette belle mécanique. D’un truc qui un autre jour vous aurait juste fait proférer quelques jurons rageurs. Mais qui dans un certain contexte se change en goutte d’eau qui fait brutalement déborder le vase. Par exemple quand les WC se bouchent juste le jour où vous avez invitez votre patron à diner chez vous. C’était le cas pour Régis ce soir-là et sans le savoir le Feloutot avait commit la farce de trop.
D’un coup Régis Rémond, sa ventouse de débouchage à la main, en eut marre de la poisse et de la déveine. Le Feloutot n’en savait rien, en arrivant dans la maison. Il ricanait d’avance à l’idée de verser une fois encore le contenu de sa petite bourse de cuir dans le lit de Régis.
Les éclairs qui se déchainaient au-dehors éclairaient par intermittence une étrange silhouette dans une pièce sombre du rez-de-chaussée.. Le Feloutot qui durant sa très longue existence n’avait jamais pleuré, sentit brusquement ses yeux se mouiller en découvrant la scène.
Régis Rémond lui tirait la langue. Pendu comme un grand saucisson à une poutre de la cuisine. Il portait des piqures de tiques derrière ses grandes oreilles.


(Dans le parler comtois : Peut= vilain, laid et Broussu = se rapporte aux cheveux hérissés, en broussailles.)

vendredi 14 octobre 2011

La Vouivre de la Vaivre

(Auguste Renoir)

Cette après-midi de juillet 1975, le village de Chaux portait bien son nom. Il y faisait une chaleur à faire fondre les pierres. Insensible à cette fournaise, un jeune homme marchait d’un bon pas dans la rue de la Vaivre. Avec son panier d’osier sous le bras et son vieil opinel en poche, Laurent Magnin – sans vouloir l’offenser - ne donnait pas l’impression d’être le portrait craché du parfait aventurier. Non. A le voir cheminer dans ses grandes bottes en caoutchouc on pouvait juste penser que les mouches allaient tomber quand ses pieds reverraient la lumière. Mais l’expérience nous dicte que les premières impressions sont parfois trompeuses. Laurent Magnin se dirigeait vers la forêt de la Vaivre avec l’état d’esprit d’un chasseur de trésor.
Dans tout le canton de Giromagny, il n’y avait pas de meilleur chasseur de girolles ! S’il existait un championnat régional des champignonneurs, sur que Laurent Magnin finirait sur le podium. Ce gars-là avait le don des champignons. Les orages des jours derniers et la chaleur d’aujourd’hui lui laissaient espérer une belle poussée de chanterelles. Laurent Magnin ne se connaissait que deux passions dans sa vie : les champignons et les romans fantastiques de Tolkien. Dés qu’il pénétrait dans la forêt de la Vaivre, le jeune homme espérait toujours y croiser quelques Hobbits de la Comté, des fées des bois, ou même des trolls. Il faut savoir que les consommateurs de champignons ont souvent se genre d’illusions.
C’est donc avec le pas léger d’un chasseur de légendes qu’il visita ses coins secrets qui tout au long de l’année lui fournissaient de belles récoltes. Des coins dont certains lui avaient été révélé par son grand-père sur son lit de mort. Chez les Magnin, la cueillette des champignons n’était pas un loisir mais presque une raison de vivre.
Laurent approchait de l’étang la Dame quand il tomba sur un premier trésor. Un cercle magique de chanterelles dorées entourait le pied d’un gros chêne. Accroupi et le sourire aux lèvres, il commença sa récolte. Alors qu’il allait cueillir la plus grosses de ces girolles un grand silence se fit dans la forêt. Plus un craquement, plus de chant d’oiseaux. Laurent releva la tête et à travers le feuillage, il aperçut une silhouette verte au bord de l’eau. Une silhouette que les rayons éblouissants du soleil rendaient difficile à regarder. D’un mouvement gracieux elle fit tomber sa robe et se glissa nue dans l’eau.
Aussitôt un mot magique résonna dans son esprit : Vouivre ! Cette apparition était bel et bien une Vouivre. Celle que son grand-père appelait « la Dame de l’étang ».
Non, il ne rêvait pas. La Vouivre nageait dans l’étang, à quelques mètres de lui. Toutes les vieilles histoires de son grand-père lui revenaient en mémoire. La Vouivre, cette femme qui commandait aux serpents.. Cette fée des bois qui déposait toujours son escarboucle, un rubis rouge, avant de se baigner. Elle était là. C’était peut-être la chance de sa vie. Alors, sans plus réfléchir, Laurent le chasseur de champignons se mit à ramper au milieu des broussailles pour aller cueillir l’escarboucle. Il n’avait pas vu la Dame enlever son rubis mais à coup sûr il devait être là, déposé quelque part près de la robe verte. Laurent retenait son souffle. Maintenant à quatre pattes, il tripotait par tous les bouts la robe abandonnée par la vouivre, cherchant fébrilement l’Escarboucle. Rien, il ne trouvait rien. Pas plus d’escarboucle que de beurre en branche ! Le temps lui était malheureusement compté, il s’en retourna toujours rampant vers les fourrés. Juste à temps pour voir la Vouivre nue sortir de son étang, ruisselante d’eau et de lumières. Pour la première fois de la journée Laurent Magnin avait chaud, très chaud en contemplant cette grande fille rousse aux yeux verts. Elle était belle et impudique comme une statue de square qui se mettrait subitement à vivre. Le vrai trésor n’était-il pas de la voir ainsi ?
A peine séchée, la Vouivre se glissa dans sa robe verte et s’en alla aussi mystérieusement qu’elle était venue. Laurent resta assis longtemps au milieu de ses chanterelles. Un grand sourire béat tracé entre ses deux oreilles. Il avait vu la Vouivre ! Déjà, il savait qu’à la dernière seconde de sa vie, c’est à cette chaude après-midi de juillet 1975 qu’il repensera.
Bien sûr, si ce jour-là, il avait suivit sa merveilleuse baigneuse ; Laurent Magnin aurait assez vite découvert qu’elle avait garé son camping-car orange sur la route de Grosmagny. Et qu’elle était allée faire un tour en forêt pendant que son compagnon Helmut changeait une roue. La Vouivre de Laurent Magnin s’appelait en réalité Madeline Lambretin et vivait dans la banlieue de Bruxelles.
Par bonheur Laurent Magnin ne sut jamais que sa Vouivre était belge !

dimanche 9 octobre 2011

El ZAHORI, lutin de Catalogne


Le Zahori peut être considéré comme un des lutins les plus célèbre de Catalogne. On dit qu'il a une voix particulièrement  rauque mais qu'il aime plutôt rire que parler. Ceux qui ont eut l'occasion de le voir raconte qu'il possède un visage bien rond avec un grand nez pointu. Il a de grands yeux noirs et des cheveux blonds. Classiquement vêtu de rouge, il porte toujours des sansdales en cuir jaune. Ce lutin ne possède pas de coin à lui; pour se reposer il aime s'installer en haut des arbres.
 Il est amusant de constater que le Zahori joue dans la croyance féerique le rôle de saint Antoine de Padoue pour la religion populaire catholique. A savoir: c'est à lui qu'on s'adresse pour retrouver une chose égarée. C'est le Lutin des objets perdus !
Si vous êtes dans cette situation, il vous suffit de chanter:
Duende, duende, duendecito,  una cosa yo perdi. Duende, duende, duendecito, compadecete de mi !

Si vous avez bon coeur le Zahori arrivera bien vite et dressera l'oreille pour écouter la description de l'objet  perdu. Quoique ce soit, le lutin le retrouvera toujours ! Et franchement, c'est tout de même bien pratique...

lundi 26 septembre 2011

Les Esprits Voltigeants

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C’était vraiment un beau dimanche d’automne. Un jour parfait pour aller faire un dernier pique-nique. Juste avant qu’il ne fasse trop froid. Un déjeuner sur l’herbe avec une grande nappe blanche et un gros panier d’osier rempli de salades multicolores et de petits sandwichs aux cornichons. Tom Barbot adorait ces festins en plein air. A huit ans, c’est lui qui avait suggéré à ses parents cette sortie dominicale. Franchement, c’était quand même plus chouette que de rester à la maison en compagnie de Michel Drucker.
Ce dimanche-là, après avoir roulé au petit bonheur sur de sinueuses routes champêtres, Tom et ses parents avaient déniché l’endroit idéal pour un pique-nique. Vers midi, ils s’étaient installés dans un joli coin de la campagne jurassienne, à l’ombre d’un vieux chêne aux feuilles déjà jaunissantes. La famille Barbot se trouvait non loin du village de Montbarrey à l’orée de la grande forêt de Chaux. Une forêt hantée par de nombreuses légendes.
Il faisait bon. Installés sur la nappe blanche la famille Barbot croquait cette belle journée d’automne à pleines dents. Complice, le soleil blanc leur lançait, de temps à autre, un petit clin d’œil à travers le feuillage. C’était vraiment une bonne idée de ne pas être resté scotché devant la télévision. Pour finir le repas, madame Barbot, toute souriante, a sorti de la glacière son fameux gâteau au chocolat.
Bien élevé, Tom demanda la permission d’aller manger son dessert en se baladant un peu dans la forêt. Sa mère a dit « d’accord mais ne t’éloigne pas trop ». La mère de Tom était une personne à priori raisonnable sauf qu’elle s’entêtait depuis des années à faire des pâtisseries au goût de carton bouilli. Aussi Tom n’était pas mécontent d’aller jouer au petit Poucet, en émiettant sa grosse part de gâteau sur le sentier. Après tout semer des traces sur son chemin n’était peut-être pas une si mauvaise idée car on appelait cet endroit « la forêt qui n’en finit jamais ». S’y perdre devait être des plus angoissants. Tom se retourna pour voir s’il ne s’était pas trop éloigné. Là, il vit posée sur le sentier une drôle de petite bestiole ailée. Elle reniflait une miette de chocolat que le gamin avait semé en marchant. Elle hésita un instant puis s’envola bien vite en emportant la miette entre ses pattes.
« Enfin quelqu’un qui aime les gâteaux de ma mère ! », fit Tom en rigolant.
Le gâteau au chocolat de sa mère devait être au goût de l’étrange bestiole car elle est revenue très vite pour voir si il en restait encore. Mais cette fois suivit par toute une bande de zigomars dans son genre. Accroupi contre un tronc d’arbre, Tom Barbot observait les bestioles qui maintenant par dizaines picoraient les miettes qu’il avait semé sur le chemin. Tom n’avait encore jamais vu ce genre d’insectes. Presque aussi gros que des oiseaux. A se demander si tous les animaux de cette forêt présentaient une taille anormale ? Sans qu’il y prenne garde, les fameuses bestioles vinrent virevolter autour de lui. Instinctivement, le gamin se mit à leur lancer en l’air les derniers morceaux de son gâteau et elles se chamaillèrent ces gourmandises comme des moineaux dans un square. Quand il eut les mains vides, ces petites bêtes aériennes vinrent faire du sur-place à quelques centimètres de son nez. Et là, Tom Barbot eut le choc de sa vie ! Vu de près elles ressemblaient à des espèces de libellules avec… des têtes de lutins ! Oui, oui de lutins avec bonnet, barbe pointue et tout le tintouin, des lutins, quoi ! Dans les vieilles légendes du pays, on les nommait : 
« les Esprits Voltigeants ». Mais ça Tom ne le savait pas. Devant ce spectacle si étrange, il restait immobile avec la bouche ouverte comme une gargouille de cathédrale. Éberlué, qu’il était. Ça lui faisait un peu comme s’il venait de marcher sur la lune. Des lutins ailés !? C’était… c’était… Tom n’eut pas le temps de trouver le mot juste.
Au loin, on criait son nom. Ses parents commençaient à s’inquiéter. Alors dans un souffle de vent, la petite bande lutine a disparut dans les profondeurs de la forêt de Chaux. Laissant au cœur du gamin une nostalgie immortelle.

Tom Barbot n’a rien raconté de cette fabuleuse rencontre à ses parents. S’il leur avait parlé des lutins ailés, sûr de sûr que son père aurait illico froncé les sourcils et rouspété qu’il était grand temps de grandir. Et Tom, grandir, il n’en avait pas très envie…

samedi 10 septembre 2011

le Dragon écologiste


Ce fier et beau  Dragon, je l'avais rencontré , il y a quelques années trônant à l'entrée des jardins du Muséum d'Histoire Naturelle à Paris. On avait sympathisé. Et puis vous savez ce que c'est, on se dit qu'on s'écrira, qu'on se donnera des nouvelles. Et puis le temps passe...


Tout dernièrement, j'ai eu le plaisir d'avoir de ses nouvelles. Le Dragon a déménagé, il a quitté Paris  pour s'installer, en 2008, sur un rond-point à Claye-Souilly. Bon, la Seine et Marne c'est un peu moins prestigieux que la Capitale mais je trouve que mon ami Dragon ne s'en sort pas si mal.


Oeuvre du sculpteur Gilles de Pennaneac'h, ce Dragon argenté est constitué de matériaux recyclés comme des boîtes en aluminium et des bouteilles de plastiques. Il avait donc toute légitimité à devenir l'un des symboles de Claye-Souilly, commune qui se dit "résolument tournée vers le Développement Durable". Un esprit curieux ne manquera pas de relever qu'on peut lire dans le regard bleu de cette créature fabuleuse, le sigle recyclage.



Depuis le temps que je répète que l'avenir des êtres fabuleux se trouve dans l'écologie ! Le Dragon De Claye-Souilly en est une preuve supplémentaire.

mardi 6 septembre 2011

Le " Lindwurm " de Klagenfurt


Un dragon étonnant occupe le centre de Klagenfurt, capitale de Carinthie. Follement redouté de son "vivant", ce gros malin a réussit à devenir l'emblème de cette ville autrichienne.


La Légende dragonesque

Si l'on en croit la légende ce fameux Linwurm terrorisait la région au Moyen-Âge. Pour se nourrir la créature faramineuse se servait copieusement dans les troupeaux de vaches et de moutons. Il ne dédaignait pas aussi, de temps à autres, de croquer un humain pour son dessert. A la longue, le commerce a finit par souffrir terriblement de cette présence monstrueuse. Et quand le commerce souffre, les hommes paniquent vite. Le grand ponte du coin a offert une grosse récompense à celui qui capturerait le dragon. Des gars fort intrépides et bien malins ont décidé qu'il allaient pécher le Lindwurm. Oui, pécher!
Ils ont bricolé, une sorte de grosse chaîne attachée  sur une haute tour en pierres. Au bout  de la chaîne, ils fixèrent solidement un énorme crochet de fer avec, en guise de ver de terre, le plus gros boeuf de la région. Le stratagème pouvait paraître simpliste mais il a fonctionné du tonnerre.
Le Lindwurm, attiré par les beuglements du boeuf, quitta le marécage brumeux où il vivait. Les hommes postés dans la tour virent alors approcher un monstre au long corps écailleux avec de grands yeux vitreux. De la vapeur noire lui sortait des narines ! Devant le boeuf, il ouvrit sa large gueule et croqua sa proie. On peut dire qu'il le regretta aussitôt. Les gars ont alors tiré comme des brutes (qu'ils étaient) sur la chaine et l'hameçon géant s'enfonça cruellement dans ses machoires. Une fois le dragon ferré, la troupe d'intrépides a foncé dessus pour terminer de le trucider avec de longs piques en fer.
Après la mort du Lindwurm le commerce est reparti gonflé à bloc et le petit village a prospéré jusqu'à devenir la grande et belle citée de Klagenfurt.

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Pour commémorer la mémoire de ce Dragon "fondateur de Klagenfurt", les habitants ont édifié en 1590  une fontaine monumentale.
Depuis le Lindwurm se décline en chocolat et même tout dernièrement en pièce de 10 euros.


On ne peut qu'être épaté devant une telle longévité...

lundi 29 août 2011

Légendes et Racontars: les Franches Contées !


A partir d'aujourd'hui, je bricole de petites histoires sur les ondes de France Bleu Belfort-Montbéliard.

Tous les jours de la semaine en compagnie de Maïté Martini; entre 13h30 et 14h dans l'émission: Légendes et Racontars: les Franches Contées !

 




lundi 22 août 2011

Le vertige de la Dame Verte


C’était un de ces après-midi d’été où un soleil caniculaire collait au village désert un masque de cimetière. Un de ces jours où dans le silence étouffant des voix d’enfants rieurs nous chuchotaient d’aller nous noyer dans la rivière. Ainsi, tel un somnambule, il s'apprêtait à faire des bulles au fond de l'eau. Quitter ce monde lui semblait la meilleur pensée qu'il ait jamais eut. Ayant même oublié qu'on lui avait soufflé l'idée. La première chose qu'il vit d'elle fut son reflet qui tremblait sur l'onde. Elle était si belle qu'il faillit tomber dedans. Déjà à cet instant,  la Dame Verte lui donnait le vertige. Elle riait avec une voix d'enfant.


On disait qu’elle était folle.
Atteinte d’une folie sauvage.
Folle à courir nue sous l’orage.
Folle à mordre l'avenir des hommes du village.
Folle à rendre fou.

On disait…on disait…



D’un seul regard, elle  changeait ses victimes en bonshommes de pailles comme ceux qu’on brûle les nuits de la St Jean.
On l'appelait "La fée qu’on ne rencontre qu’une fois". Elle leur donnait un unique baiser au bord de la rivière. Avant de les noyer de chagrin.
Mais avec lui, l'histoire changea. La Dame Verte eut très peur. Quelque chose s'éveilla dans sa poitrine. Quelque chose qu'elle ne croyait pas avoir: un  coeur...
L'autre avec ses yeux vairons la regardait en souriant  et tranquillement lui demanda: " on se baigne ?"
La fée était tombée follement amoureuse du fada du village !

samedi 13 août 2011

Le Chêne des Lutins à Londres

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Les jardins de Kensington à Londres sont surtout connus pour la célèbre statue de Peter Pan qui s'y dresse depuis 1912. On peut y voir cependant une autre curiosité féerique: le Chêne des Lutins ( Elfin Oak).



Dessiné et sculpté par l'artiste Ivor Innes entre 1928 et 1930, l'arbre magique représente le monde du Petit Peuple. Cette souche qui affiche l'âge canonique de 900 ans se voit escaladée par une multitude de petits personnages colorés.


Un livre d'Ivor Innes et de son épouse Elsie a été publié en 1930 pour raconter l' histoire du Chêne aux Lutins.





Seul hic ( mais de taille) à cette oeuvre étonnante, un triste cerveau malade a eut l'idée de la mettre en cage !!!


A noter: Ce chêne merveilleux possède un magnifique cousin australien dont j'ai déjà parlé dans ce blog : l'arbre à Fées sculpté par Ola Cohn.