vendredi 29 mars 2013

L’Elfe assis



Comme depuis belle lurette, je passe une bonne partie de mon temps à raconter des histoires de fées ou de lutins, j’ai fini par devenir un féericologue. Un type qui peut vous bassiner pendant des heures sur les multiples qualités de la Tante Arie ou longuement vous cassez les oreilles à propos des différentes variétés de Vouivres ou de Dames Vertes.  Je ne vais pas vous mentir : Féericologue est un métier de fieffé bavard. C’est aussi une profession qui intrigue. Oui l’étude des fées, des elfes et des petits bonshommes à chapeau rouge passe pour parfaitement incongrue aux yeux de beaucoup de gens. Souvent, ici ou là, après m’avoir entendu conter de vieilles légendes faramineuses,  on me pose la sempiternelle question. La question qui tue. On me demande si je crois vraiment à l’existence du peuple féerique, si  j’ai déjà vu, aperçu,  quelques uns de ses membres. Oh ! Je ne suis pas dupe, ceux qui m’interrogent sur ce sujet sont neuf fois sur dix des rieurs. Des incrédules qui  ont juste envie de jauger mon degré de folie douce.
Un type qui croit aux fées ou un autre qui construit une tour Eiffel en allumettes, pour eux c’est du pareil au même. Ils ont envie de l’inviter à diner juste pour amuser leurs copains notaires ou banquiers. Je n’en fais pas une affaire car voyez-vous il m’arrive moi-même de convier sous mon toit des publicitaires pour voir de près à quoi ressemble des gens sans scrupules..
Aussi quand on me pose la fameuse question sur l’existence des fées. Je n’y vais pas par quatre chemins. Je ne cherche pas à noyer le poisson, à tourner autour du pot ou à m’en sortir par une pirouette. Même si je passe pour un hurluberlu ou un aimable fada, le « Bernard Soubirous » de la Franche-Comté, je dis la vérité toute crue. Je dis « oui ». En toute conscience, je dois répondre par l’affirmative : oui, j’ai déjà vu un être féerique. Vu de mes yeux vu.  A vous dire le vrai, je n’ai aucun mérite à cela. Je ne l’ai même pas vraiment cherché. Je n’ai mené aucune quête du graal. Pour cela :  Je ne suis pas parti vagabonder sur les vertes collines d’Irlande, je n’ai pas été  me perdre dans les brouillards d’Ecosse. Non, je n’ai consulté aucun vieux grimoires, prononcé aucune formules magiques.  C’est venu tout seul, presque naturellement. J’ai presque un peu honte à le dire mais cette aventure féerique  n’a rien de très spectaculaire, je suis tombé dessus, un matin où je partais faire une balade dans la forêt. Et, ce jour-là, j’ai rencontré un elfe !
Je sais bien que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Que parfois il vaut mieux tenir sa langue après l’avoir tourné au moins sept fois dans sa bouche. Je sais tout cela.  Je devine même d’avance que la chose vous semblera à coup sûr des plus saugrenus. Mais tant pis je persiste et je signe : Entre juin 1998 et décembre 1999, j’ai régulièrement aperçu un être mystérieux. Un elfe, un monsieur fée. Il se tenait toujours au même endroit, à quelques enjambées de ma maison. A la longue, c’est devenu comme une sorte de voisin. 



La première fois. La première rencontre. J’ai tout de même été un peu dérouté. Déboussolé. Tourneboulé. Je me suis arrêté net au beau milieu du chemin. Et je suis resté là, à le regarder sans rien comprendre. Ensuite à chaque fois ce fut toujours le même moment extraordinaire et déconcertant.
Le plus étrange c’était qu’il m’apparaissait très distinctement à peine nimbé d’un halo lumineux.  C’était un elfe vêtu de gris, encapuchonné dans une longue cape. Assis au bord du chemin, il semblait se reposer ou attendre quelqu’un. Un jour, j’ai même osé faire une photo. Oui, j’ai une photographie d'un elfe !   C’est une mauvaise photo en noir et blanc. Prise à une vingtaine de mètres. Alors bien sûr, on ne voit que sa silhouette mais c’est bien lui. L’Elfe assis. Oui comme je ne connais pas son vrai nom, c’est comme çà que je l’appelle. L’Elfe assis.
Je dois vous préciser une chose importante. Il existait une lisière, un point très précis sur le chemin à partir duquel l’enchantement disparaissait. Dés que je franchissais cette frontière magique, l’elfe se métamorphosait en une souche terreuse et déracinée.
Un jour enfin, j’ai pris le chemin sylvestre comme d’habitude mais c’en était finit. Le charme n’opérait plus. L’Elfe n’était plus là.  Peut-être l’avais-je déçu avec mon obsession de vouloir toujours l’approcher d’avantage ? Peut-être ou peut-être pas. Il ne m’a rien dit.  Ce n’était pas un elfe du genre causant.
Aujourd’hui, j’espère, sans impatience, qu’un de ces jours, il reviendra faire un petit séjour dans le coin.  Cette fois, je le promets, je ne tenterais pas de m’approcher trop près. Et même, je ne dirais à personne  que je l’ai vu.  Juré, craché et doigts croisés. Parole de conteur !

mercredi 20 mars 2013

les franches contées arrivent !

EN AVANT PREMIÈRE MONDIALE VOICI LA COUVERTURE DE MON PROCHAIN LIVRE 
 (parution avril 2013)





un recueil de petites histoires que je  raconte sur France bleu
prochainement publié aux éditions Alan Sutton

mercredi 13 mars 2013

anniversaire-dahu

quand on est féericologue voilà les cadeaux d'anniversaire qu'on vous offre... !



dimanche 10 mars 2013

jour pluvieux....

laundrylung:

ANGELA ROGERS
“CHILLENN SINGING IN FLOWERS”
ACRYLIC ON CANVAS
 

dimanche 3 mars 2013

album fébrile