dimanche 31 juillet 2011

KLABAUTERMANN, le lutin des navires

illustration de MICHAEL MEIER

Ce Kobold au pied marin  se rencontre uniquement sur les bateaux à voiles. Les plus fins spécialistes dressent de lui le portrait d'un petit vieux, sorte de marin miniature, portant toujours un marteau à la main. Le Klabautermann a sa beauté singulière:  la peau presque blafarde  avec une grosse tête  souvent des cheveux rouges et des dents vertes !
Il rend un grand nombre de services à bord aussi pour le remercier la coutume commande de lui offrir un bol de lait chaque jour. Il serait des plus fâcheux pour tout l'équipage de contrarier ce lutin !
Lors des tempêtes,  le Klabautermann se poste en haut du grand mât et donne de judicieux conseils pour gouverner le navire. Bon nombre de naufrages ont été évité grâce à lui.

 

A Bremerhaven, il a sa fontaine près du musée de la marine.


A Husum, non loin de la gare, une sculpture plus moderne.

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le Klabautermann connu,  à partir de 1961,un "avatar" fort populaire dans la jeunesse allemande:  PUMUCKL


lundi 25 juillet 2011

RÜBEZAHL, le géant germanique


Rübezahl est le "grand" géant du monde merveilleux germanique. Il reste très populaire chez les allemands, tchèques ( Krakonos) et polonais (Liczyrzepa). 


Sa légende la plus célèbre le tourne plutôt en ridicule. Tombé amoureux d'une princesse, le géant  l'enleva et l'emmena dans son domaine souterrain. La jeune fille lui demanda un jour de compter les raves d'un champs ce qui lui permit de s'enfuir. Cette aventure bientôt connue par les habitants des environs fut à l'origine du sobriquet du génie de la montagne. Pour tous, il devint Rübezahl  le "compteur de raves" !
Quand le tonnerre gronde dans la montagne, on dit que Rübezhal pleure la perte de sa princesse...

Sculpture de "Krakonos" à Hořice en république Tchèque.

Rübezahl  est le souverain absolu des montagnes du Riesengebirge, capable de commander  vents et orages. Il est aujourd'hui regardé comme un gardien de la nature et aussi un acteur  touristique majeur !


Le fin du fin pour boire à la santé de Rübezahl décapsuler sa bière Krakonos avec un ouvre-bouteille Liczyrzepa.

dimanche 24 juillet 2011

Maria Enganxa, fée de Majorque

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Maria Enganxa est une célèbre Dame aquatique de l'île de Majorque. Fée- croquemitaine, elle hante les puits et les citernes.  On dit qu'elle attrappe avec son vieux crochet de fer les enfants imprudents qui tendent le cou au-dessus du trou de ses demeures sombres et humides.
Par la peur qu'elle inspire, on peut deviner que cette fée a sauvé bien des gamins de la noyade !


Toujours bien présente dans son pays, la fée des puits apparait chaque année dans les rues d'Alcudia, le premier week-end d'octobre. 

jeudi 21 juillet 2011

Le Näcken, ondin suèdois

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 Une des plus éminentes figures du légendaire merveilleux suédois le Näcken apparaît le plus souvent tel un jeune homme nu à la beauté elfique jouant du violon mais il est aussi capable de  prendre la forme d' un cheval blanc. Le Näcken vit dans les rivières et affectionne particulièrement les cascades.
ATTENTION: Cette race d'ondin peut se montrer particulièrement redoutable. Sa musique enchanteresse a le pouvoir de vous attirer dans l'eau pour vous y noyer ! 
En Suède, dans les temps jadis, on expliquait l'habileté des meilleurs violonistes, en disant que c'était un Näcken qui leur avait apprit à jouer!

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A titre de curiosité, on peut indiquer qu'il se déroule  chaque année en juillet un étonnant concours de Nacken. Cela se passe à Hackas dans le comté de Jämtland et attire une foule considérable. Il faut pour y participer non seulement être bon musicien mais aussi ne pas être pudique et ne pas craindre l'eau froide...

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jeudi 14 juillet 2011

Gottstein, un lutin tchèque.




En République Tchèque, dans la région de Karloy Vary se trouve l'étonnant château de Loket. Entre autres curiosités, on peut y rencontrer  Gottstein !
Génie des roches et des pierres, Gottstein est une sorte de lutin un brin diabolique qui joue de mauvaise farces dans la région. Il possède la singulière faculté de se déplacer sous le sol. Sa statue de bronze est l'objet d'une tradition très respectée par les visiteurs du château.
Si vous caresser sa longue barbe et  faites un souhait celui-ci se réalisera;  à condition toutefois de laisser une pièce de monnaie dans le château . Il faut aussi se garder de toucher l'espèce de massue qu'il porte dans son dos car alors Gottstein se vengera de vous dans l'année à venir ! Vous voilà prévenu.

La couleur jaunissante  de sa barbe montre que le rituel est largement pratiqué !

Physiquement ( hormis la taille) on peut souligner une ressemblance frappante avec le géant germanique Rübezahl dans son portrait datant de 1849 par le peintre Moritz von Schwind. Maintenant reste à savoir qui a influencé l'autre ?

mardi 5 juillet 2011

lutin de juillet


Chaque jour que fée fait, le fantastique tire la langue à la réalité...

"totem foultot"
Haute-Saône, juillet 2011

lundi 27 juin 2011

La VOUIVRE de la Lizaine

La Vouivre est le blason féerique de la Franche-Comté. Une fée déguisée en dragon qui a marqué de son empreinte faramineuse la moindre parcelle de cette région. A son âge d’Or, chaque village comtois connaissait « sa » Vouivre. Et, il n’était pas de source ou de fontaine qui ne l’ait vu boire ou se baigner.
Entre nous soit dit, cela devait être un rien obsédant ces Vouivres partout : bois de la Vouivre, fontaine de la Vouivre, grotte de la Vouivre, rue de la Vouivre…et des histoires de Vouivres comme s’il en pleuvait !

La légende de la Bête de la Shliffe

Cette Vouivre n’a pas bonne réputation. La preuve ? On l’affuble d’un sobriquet et on se refuse à prononcer son véritable nom. Oui mes amis, celle que l’on appelle « la Bête de la Shliffe » se nomme en vérité « Lusine ». Merveilleux prénom, si proche de celui de la Reine des Vouivres, la fée Mélusine.
Que n’a-t-on pas conté sur cette Vouivre !? Les meneurs de légendes s’en sont donnés à cœur joie. Au Grimoire des Sornettes, la Lusine remplirait bien des chapitres. En majorité, les bardes paysans et les folkloristes lettrés n’ont retenu que le Monstre, la Bête ! Durant des siècles, ils l’ont voué aux flammes des veillées. Pire que loups et même diables, la « Bête de la Schliffe » incarnait l’Ennemi. On la tenait responsable des pires calamités. Si des pluies torrentielles faisaient déborder les rivières c’était à cause de la Bête de la Schliffe dont les cris nocturnes crevaient les nuages. Si les gens tombaient malades et brûlaient de fièvre, la Bête de la Shliffe, à n’en pas douter, avait empoisonnée les cours d’eau. Chacun, agenouillé à l’heure de la prière du soir, invoquait Saint Georges, le terrasseur de Dragons ! Afin de s’en débarrasser. Et toujours les injures franc-comtoises s’abattaient sur elle : la « murie !» la « peute bête ! » « lou diâle lai prigne ! »
Seuls de rares humains tentèrent honnêtement de percer son mystère. Peu d’hommes en vérité furent capables de voir la fée derrière le monstre. Un dénommé Alfred F. fut de cette trempe. Inventeur de la vouivrologie, il fit en 1957 une découverte des plus extraordinaires. A cette époque on ne parlait plus guère de la Bête de la Schliffe. Comme pour conjurer le sort, on avait depuis longtemps changé le nom de sa rivière, elle ne s’appelait plus la Lusine mais la Lizaine.
Et pourtant, la Vouivre Lusine vivait cachée sous les eaux, elle y faisait depuis toujours des apparitions à la surface, à la manière de Nessie, le Monstre du Loch Ness. De siècle en siècle, les témoins relatèrent presque exactement la même scène : Surgissant des eaux comme l’épée celtique Escalibur brandit par la Dame du Lac des romans de la Table Ronde ; la Lusine, vouivre blanche, tendait, au dessus de la rivière, son escarboucle étincelante sous la clarté lunaire.
Alfred F. passa de longues nuits au bord de l’eau guettant le plus petit remous suspect. Le plus souvent, il installait son poste d’observation sur la berge où se dressait jadis le moulin de la Schliffe. Les conteurs montbéliardais juraient que c’était là son endroit favori. Alfred F. devint vite un sujet de railleries pour ses contemporains. Le « pêcheur de vouivres », comme on le surnommait, n’en avait cure. Une nuit, enfin !, il vit ce qu’il voulait voir…
La lune, pleine et ronde, se reflétait dans l’eau. Toute ruisselante de gouttelettes étincelantes, une longue patte écailleuse apparut. Elle enserrait une sorte de perle géante. Longtemps, elle la tint élevée comme une offrande vers l’astre nocturne. Les yeux hypnotisés par ce spectacle prodigieux, le chercheur en féerie vit apparaître une froide lueur verte au cœur de la perle. Puis dans un puissant hurlement aquatique, la patte de la Lusine disparut.
Sept années durant Alfred F. fut le spectateur privilégié de ce rituel sans pareil. En 1956, il publia à compte d’auteur, un essai intitulé : l’énigme de la Vouivre lunaire. Il en vendit sept exemplaires, dont deux à sa boulangère. En conclusion, il écrivait : « La Lusine ne se montre qu’à la pleine lune, elle y ranime sa perle magique en enfermant l’éclat de l’astre froid. ». Par la suite sa famille le fit interner dans un établissement alsacien soignant la démence mentale. Force, nous est de reconnaître que la Bête de la Schliffe ne s’en porta pas plus mal.


Il n’existe, à ce jour, encore aucune photo de cette Vouivre aquatique. Vous pouvez donc espérer être, sur un coup de chance, le photographe qui deviendra célèbre en prenant la première photographie du « Monstre de la Lizaine » !